En fait j'apprendrais après qu'il s'agissait du vainqueur du duathlon. Je prends un casse-croute, une banane et part en me disant que je vais manger en courant. Je m'arrête uriner dès le début pendant plus d'une mn. Je repars ma banane à la main. Je remarque une fille avec une très belle foulée qui passe au moment où je repars. C'est incroyable: les jambes répondent super bien, je n'ai pas l'impression d'avoir pédalé avant. J'essaie de ne pas être trop euphorique et de prendre les tours les uns après les autres. Le parcours est de type trail avec d'importants faux-plat. Je double beaucoup, suis la fille qui est beaucoup encouragée. Triathlon bois le roi 2016. Nous courons à la même allure. Elle semble très facile, touche chaque balise dans un geste qui me semble empreint de superstitions. Fin du premier tour, elle bifurque à droite pour rejoindre l'arrivée: douche froide de nouveau, elle a fini et il me reste 14 bornes. Je passe les 10 km en 44 mn et à la fin du deuxième tour, je double Lombric: nous échangeons quelques mots: je m'enquiers de sa forme et il me répond qu'il gère et que ça va.
Je repère Crevette à mes côtés au début de la seconde boucle. Je viens juste de commencer des cours de perfectionnement crawl et j'essaie de mettre en place les premiers conseils donnés par mon maître nageur. Je sors en même temps que crevette en 38 mn. Transition rapide et c'est parti pour deux boucles de 48 KM. La première boucle se passe bien mais le parcours ne me plait pas beaucoup: je le trouve casse-pattes et il y a de très nombreux dos d'âne qui accentuent cette impression de route cassante. Dans la deuxième boucle, j'ai une grosse envie d'uriner que je choisis de contenir en me disant que je perdrais moins de temps au début de la course à pied. Le choix n'est pas très judicieux, cela m'empêche de chercher une position aérodynamique sur les prolongateurs. Le vent s'est levé, j'ai la goutte au nez et passe mon temps à cracher. Pas glamour... Triathlon bois le roi 2015 cpanel. J'en ai marre et me commence à me concentrer sur le dernier effort. Je finis avec crevette en 3H02 à 32 de moyenne. Transition 2: on entend le speaker annoncer l'arrivée du vainqueur: ça me déprime un peu: le mec vient de finir, je n'ai pas entamé mon semi...
Je n'insiste pas et repars à mon rythme. Dieu que ce semi est long! je suis dans le mur vers le km 12 (après plus de 5h30 de course quand même). Je ne panique pas, je sais que la machine va ralentir, mais qu'elle ne calera pas. Ne surtout pas marcher, peur de ne pas repartir. Causerie intérieure. Je pense à mon Oscar de 10 ans qui aime à me répéter, quand je veux cesser un jeu ou une balade avec lui, « un triathlète ne renonce jamais! Triathlon de Bois-le-Roi 2018 - BFTRIATHLON. ». Donc je ne vais pas renoncer. J'attends les points de ravitaillement comme un port d'escale lors d'une tempête en mer. Je me raccroche aux verres d'eau, de coca, je reprends un raisin sec, puis encore un autre, comme un condamné tirerait jusqu'au bout sur se dernière cigarette. Puis je repars, sous les mots réconfortants des bénévoles. Je repars. Les km défilent. Arrive le moment où je peux m'autoriser à faire le compte à rebours. Nouvelle causerie intérieure (quand je vous dis que je pourrais être un coach): j'imagine les parcours que je connais par cœur: « il reste 3 km, c'est rien, c'est comme si tu étais à l'Ecole militaire; plus que 2, comme en bas du boulevard Pasteur…, la maison est proche ».
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