Vera Anda From The Right Now: Le Temps De Rien

Pansement Pour Doigt
August 1, 2024
Une oeuvre monumentale de 1985 de Richard Braquié, Sans titre, au rez-de-chaussée du Mucem en ce moment... Alors, le temps de rien, pour dire que nous manquons toujours de temps, ou le rien qualifierait-il une certaine inutilité "ontologique" de l'Art, voire son nihilisme, ou alors l'Art comme moyen de nous faire vivre des émotions à partir de petits ou grands riens que nous ne percevrions pas sans les "passeurs" que sont justement les artistes? Le débat sur l'utilité, le sens, de l'Art est ouvert, disons depuis Marcel Duchamp et l'avènement de l'Art dit Contemporain...

Le Temps De Rien Richard Baquié 1

Disparu prématurément à 44 ans, Richard Baquié (1952-1996) a d'abord été chauffeur de poids lourds, monteur de grues, livreur de nuit, professeur d'auto-école, avant d'enseigner les arts plastiques et de se lancer dans une carrière de sculpteur. Dans son cas, il est d'ailleurs plutôt question d'installations, d'assemblages d'objets industriels récupérés dans les décharges de Marseille et de véritables machines où le texte, l'écriture, les mots, occupent une place importante. L’œuvre de Richard Baquié—Mucem. Richard Baquié a souvent été qualifié de « bricoleur ». Ce qu'il est, assurément. Mais l'étiquette paraît bien réductrice au regard de la puissance expressive de ses œuvres, empreintes d'une profonde mélancolie. En témoignent les titres, à la fois poétiques et désenchantés, de pièces emblématiques comme Nuit blanche, matin gris, jour noir, Nulle part est un endroit, Le temps de rien ou Autrefois, il prenait souvent le train pour travestir son inquiétude en lassitude. Organisée par Jean-François Chougnet, président du MuCEM, et Ricardo Vasquez, directeur de l'Hôtel des Arts de Toulon, cette belle exposition rend un hommage mérité au travail et à la personnalité touchante de Richard Baquié, à travers une quarantaine d'œuvres réunies autour d'un thème qui lui était cher, celui du déplacement, physique et mental.

Le Temps De Rien Richard Baquié 2

Exposition thématique de la nouvelle saison du Palais de Tokyo, "Les Dérives de l'imaginaire" donne son sens à l'ensemble de la programmation de l'automne dont nombre d'expositions explore les processus de mise « en oeuvre ». De l'intention à la réalisation, du rêve au réel… le visiteur est au plus près du cerveau de l'artiste et arpente ces territoires informulés de l'imaginaire.

Mais le recyclage était astucieux et ses objets avaient la fraîcheur des bricolages des enfants d'Afrique. Richard Baquié, à sa mort prématurée à l'âge de quarante-trois ans, en 1996, ce n'était pas rien. Il avait bien grandi, à Marseille, toujours, où il était né, où il vivait et travaillait. Où il avait décidé de devenir artiste à la fin des années 70, au hasard d'heureuses rencontres. Moniteur d'auto-école, Baquié avait été amené à donner des leçons de conduite à une secrétaire de l'école d'art de Luminy. Le temps de rien richard baquié song. Il découvrait alors un monde de qualité. Le sculpteur Toni Grand, qui deviendrait son professeur, les peintres Claude Viallat et Joël Kermarrec y enseignaient. Sur les bancs de cette école alors considérée comme exemplaire, prenait place toute une génération prometteuse de jeunes Marseillais: Georges Autard, Judith Bartolani, Gerard Traquandi, Piotr Klemensiewicz notamment, qui allaient faire partie, avec Baquié, de l'équipe rassemblée au début des années 80 autour de l'ARCA, le centre d'art de Marseille, créé par Roger Pailhas.

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