Pendant quatre ans, avec femme et enfants, Alexandre a fait le tour de Madagascar. 5 000 km... en charrette tirée par des zébus. À voir mercredi 25 décembre dans Mada Trek, la grande aventure, à 20 h 50 sur la chaîne Voyage. S'improvise-t-on aventurier? Alexandre Poussin: Avec Sonia, mon épouse, on ne s'est pas retrouvés à Madagascar comme des bobos quadras qui pètent un câble et partent au bout du monde. À 20 ans, j'avais pris ma bicyclette pour faire le tour du monde avec mon copain Sylvain Tesson (qui est également écrivain voyageur, ndlr). Plus tard, avec Sonia, j'ai traversé l'Afrique, du cap de Bonne-Espérance au lac de Tibériade. Trois ans de marche et une observation du monde à hauteur d'homme, que j'ai essayé de restituer. Faire le tour de madagascar provoque une. C'est ma vocation: écrivain voyageur. Entre la fin de votre trek en Afrique et le début du périple à Madagascar, en 2014, dix ans ont passé. Vous avez eu des enfants, Philaé et Ulysse, 15 et 12 ans aujourd'hui. C'était important qu'ils voyagent avec vous? Bien sûr.
Et j'ai réfléchi petites distances pour revoir mon itinéraire. J'ai envisagé le taxi brousse mais il faut avoir beaucoup plus de temps que les 3 semaines dont nous disposons. J'ai découvert la possibilité très répandue du chauffeur-guide qui présente de nombreux avantages: du point de vue logistique, pas de quête pour trouver les gares, les destinations, ….
Qu'aimez-vous dans cette façon de voyager? Nous appelons cette façon de voyager de l'observation participante, nous sommes des « observ-acteurs ». En voyageant de cette façon, on se libère de tout prisme idéologique. Nous sommes sur le terrain, au plus proche des habitants. Nous pouvons brasser tous les métiers, toutes les strates de la société et recueillir les témoignages de toute la population. Nous apprenons le pays de la bouche des Malgaches eux-mêmes et à la fin se détache le visage d'un pays. Mon envie de voyage vient de ma curiosité et ma passion pour la vérité. Lors de mes études à Science Po, j'ai été frustré car je sentais que tout ce que l'on me racontait sonnait faux. J'avais besoin d'aller sur le terrain pour voir les choses de mes propres yeux. C'est la raison de mon orientation vers mon métier de reporter au long cours. Certains chercheurs passent 3 mois sur le terrain et rendent un mémoire. Madatrek, le tour de Madagascar en charrette à Zébu, par Alexandre et Sonia Poussin. De mon point de vue c'est à la fois trop court et trop myope. Ce qui m'intéressait c'était la vision d'ensemble, la monographie, mais constituée de milliers d'histoires… Nous avons consacré 4 ans à l'étude de Madagascar et nous avons encore tant à apprendre.
Les associations qui m'ont le plus marqué sont les congrégations catholiques. Tout ce qui porte un voile de bonne soeur à Madagascar est efficace. C'est tout un réseau d'écoles et de dispensaires qui luttent contre le cauchemar de la misère, de la famine, du sous-développement… Sans eux, le pays serait une catastrophe humanitaire permanente. Nous avons aussi rencontré des laïcs formidables, étrangers, comme malgaches. Mais sur le terrain très peu vu l'impact des ONG internationales. A mada, Small is beautiful! Vous allez repartir? Pour l'instant, je me consacre à l'écriture du deuxième tome qui concernera les 2000 kilomètres suivants. Nous avions prévu de retourner déjà deux fois à Madagascar mais le coronavirus nous en a empêché. Nous oeuvrons encore pour le pays à distance. Nous faisons actuellement une collecte pour la famine dans le grand Sud qui a pour l'instant réuni 23000 euros sur les 80000 nécessaires. MadaTrek : 4 ans à pied et en famille sur les chemins de Madagascar | lepetitjournal.com. Cet argent est redistribué pour des programmes de renutrition. Nous n'avons pour l'instant pas tourné la page de Madagascar, nous sommes toujours très liés à ce pays.
Puis on remarche 2 h et on cherche un village ou un lieu de campement. Pendant la pause déjeuner on révise ce qu'on a appris pendant les 2 premières heures. En termes d'hébergement et de logistique, qu'avez-vous calé avant votre départ? Quelle place laissez-vous à l'inconnu dans cette organisation? Rien n'est calé. Nous n'avons que des étapes tous les 250 km, soit à peu près tous les mois! Et encore c'est du flou artistique. Faire le tour de Madagascar en famille... et en charrette à zébus - Poussin Voyageur. Nous n'avons aucun rendez-vous! Dans quel état d'esprit sont vos enfants face à ce voyage qui débute? Et vous? Les enfants trouvent qu'on est trop lents à décoller: quatre mois à fabriquer une charrette, pour eux c'est déjà une vie! Alors se projeter dans l'avenir leur est difficile. Il faudra lutter contre la monotonie des jours, le manque d'hygiène, le manque d'intimité… Comment les y avez-vous préparés? On ne se prépare jamais vraiment à une telle aventure qu'en la vivant! Mais bon, nous les avons habitués à manger de tout, à dormir n'importe où, à n'importe quelle heure, à marcher dans le désert avec des dromadaires… Avec la charrette c'est le grand confort!
Sitemap | wwropasx.ru, 2024