La Fable Et La Vérité

Revetement Plastique Epais
July 31, 2024

La fable et la vérité La vérité, toute nue, Sortit un jour de son puits. Ses attraits par le temps étaient un peu détruits; Jeune et vieux fuyaient à sa vue. La pauvre vérité restait là morfondue, Sans trouver un asile où pouvoir habiter. A ses yeux vient se présenter La fable, richement vêtue, Portant plumes et diamants, La plupart faux, mais très brillants. Eh! Vous voilà! Bon jour, dit-elle: Que faites-vous ici seule sur un chemin? La vérité répond: vous le voyez, je gèle; Aux passants je demande en vain De me donner une retraite, Je leur fais peur à tous: hélas! Je le vois bien, Vieille femme n'obtient plus rien. Vous êtes pourtant ma cadette, Dit la fable, et, sans vanité, Partout je suis fort bien reçue: Mais aussi, dame vérité, Pourquoi vous montrer toute nue? Cela n'est pas adroit: tenez, arrangeons-nous; Qu'un même intérêt nous rassemble: Venez sous mon manteau, nous marcherons ensemble. Chez le sage, à cause de vous, Je ne serai point rebutée; A cause de moi, chez les fous Vous ne serez point maltraitée: Servant, par ce moyen, chacun selon son goût, Grâce à votre raison, et grâce à ma folie, Vous verrez, ma soeur, que partout Nous passerons de compagnie.

La Fable Et La Vérité Analyse

LIVRE PREMIER FABLE PREMIÈRE. La Fable & la Vérité. L a vérité, toute nue, Sortit un jour de son puits. Ses attraits par le temps étoient un peu détruits; Jeune & vieux fuyoient à sa vue. La pauvre vérité restoit là morfondue, Sans trouver un asile où pouvoir habiter. A ses yeux vient se présenter La fable, richement vêtue, Portant plumes & diamants, La plupart faux, mais très brillants. Eh! Vous voilà! bon jour, dit-elle: Que faites-vous ici seule sur un chemin? La vérité répond: vous le voyez, je gèle; Aux passants je demande en vain De me donner une retraite, Je leur fais peur à tous: hélas! Je le vois bien, Vieille femme n'obtient plus rien. Vous êtes pourtant ma cadette, Dit la fable, &, sans vanité, Partout je suis fort bien reçue: Mais aussi, dame vérité, Pourquoi vous montrer toute nue? Cela n'est pas adroit: tenez, arrangeons-nous; Qu'un même intérêt nous rassemble: Venez sous mon manteau, nous marcherons ensemble. Chez le sage, à cause de vous, Je ne serai point rebutée; A cause de moi, chez les fous Vous ne serez point maltraitée: Servant, par ce moyen, chacun selon son goût, Grâce à votre raison, & grâce à ma folie, Vous verrez, ma sœur, que partout Nous passerons de compagnie.

La Fable Et La Vérité Florian

Henri Godet La Fable et la Vérité Vers 1893 esquisse en terre cuite H. 24, 5; L. 14, 0; P. 13, 0 cm. Don sous réserve d'usufruit de Mlle Godet, fille de l'artiste, 1981 © RMN-Grand Palais (Musée d'Orsay) / Stéphane Maréchalle Henri Godet, La Fable et la Vérité, Vers 1893, esquisse en terre cuite, H.

La Fable Et La Vérité

La vérité, toute nue, Sortit un jour de son puits. Ses attraits par le temps étaient un peu détruits; Jeune et vieux fuyaient à sa vue. La pauvre vérité restait là morfondue, Sans trouver un asile où pouvoir habiter. A ses yeux vient se présenter La fable, richement vêtue, Portant plumes et diamants, La plupart faux, mais très brillants. Eh! Vous voilà! Bon jour, dit-elle: Que faites-vous ici seule sur un chemin? La vérité répond: vous le voyez, je gèle; Aux passants je demande en vain De me donner une retraite, Je leur fais peur à tous: hélas! Je le vois bien, Vieille femme n'obtient plus rien. Vous êtes pourtant ma cadette, Dit la fable, et, sans vanité, Partout je suis fort bien reçue: Mais aussi, dame vérité, Pourquoi vous montrer toute nue? Cela n'est pas adroit: tenez, arrangeons-nous; Qu'un même intérêt nous rassemble: Venez sous mon manteau, nous marcherons ensemble. Chez le sage, à cause de vous, Je ne serai point rebutée; A cause de moi, chez les fous Vous ne serez point maltraitée: Servant, par ce moyen, chacun selon son goût, Grâce à votre raison, et grâce à ma folie, Vous verrez, ma soeur, que partout Nous passerons de compagnie.

On a l'idée ici, au vers 3, qu'elle est encore reconnaissable mais abîmée, dégradée. Le lecteur est ému par l'état de faiblesse de cette allégorie qui semble avoir du mal à faire face aux "outrages du temps " comme on nomme la vieillesse. Le fabuliste rajeunit une formule courante en la prenant au pied de la lettre et en imaginant une forme humaine pour une idée abstraite. Le dénuement de la vérité est symbolisé par la brièveté du vers impair de 7 syllabes, qui inaugure l'apologue; l'auteur joue également sur le double sens du qualificatif « pauvre » (au v. 5). Ici antéposé, c'est à dire placé avant le nom auquel il se rapporte, il a le sens de "à plaindre, qui attire la pitié, la compassion". Les effets produits par l'apparition de cette vieille femme nue corroborent cette interprétation: elle provoque la fuite de toute la population "jeune et vieux" dès qu'elle montre le bout de son nez. On peut noter un aspect comique des réactions décrites et une forme d'exagération mais cette formulation traduit bien l'idée que la vérité effraie vraiment les gens.

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