Certains, montés sur les toits, se saisirent des tuiles et lapidèrent les patrouilles qui parcouraient les rues. Si cette «journée des tuiles» n'eut pas de conséquence immédiate — les magistrats quittèrent finalement Grenoble — elle marqua néanmoins en Dauphiné le début d'une agitation véritablement révolutionnaire. Plus décisive pour l'avenir fut sans doute l'assemblée des trois ordres à Vizille car là, c'est la bourgeoisie qui prit la tête du mouvement. L'un de ses plus riches représentants, Périer, appelé Milord en raison de son immense fortune, mit à la disposition des trois ordres son château de Vizille (21 juillet 1788). L'Assemblée, préfiguration à l'échelle d'une province des Etats généraux de 1789, réclama sous l'inspiration de Mounier le rétablissement des parlements mais surtout la convocation des Etats généraux qui «seuls avaient la force nécessaire pour lutter contre le despotisme des ministres et de mettre un terme aux déprédations des finances». Plus encore, l'Assemblée s'éveillait à l'esprit national: «Les trois ordres du Dauphiné ne sépareront jamais leur cause de celle des autres provinces et, en soutenant leurs droits particuliers, ils n'abandonneront pas ceux de la nation».
Accessibilité pour les personnes en situation de handicap Vous êtes ici: Accueil Connaissance du timbre Dicotimbre Bicentenaire de la Révolution française-2538A Présentation générale En 1787, les caisses de l'Etat sont vides. Louis XVI, invite ses ministres à préparer des réformes pour combler le déficit. Mais il se heurte à l'hostilité des parlements, qui refusent de voter l'impôt. Afin de briser la résistance des magistrats, le roi, par un édit qui instituait des assemblées provinciales où le Tiers Etat tenait une place prépondérante, diminue leurs prérogatives politiques. L'émotion suscitée par cette mesure fut portée à son comble lorsque le souverain obligea les parlementaires à enregistrer les six édits du 8 mai 1788 préparés par Lamoignon pour réformer la justice. Le mécontentement fut général mais c'est en Dauphiné que l'opposition à l'absolutisme royal fut la plus virulente. Le parlement de Grenoble protesta. Pour toute réponse, les magistrats reçurent des lettres d'exil. Le 7 juin 1788, jour fixé pour le départ, le peuple, rallié à la cause des bannis, se souleva.
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Groupe: Aérogramme (23) Ma collection Année: 1989 (99) Catégorie: Aérogramme (23) Ma collection
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