Ruy Blas Mise En Scène

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August 1, 2024

Acte V Même lieu, de nuit. Alors que Ruy Blas, en plein désespoir, s'apprête à se suicider, la reine l'interrompt. Ruy Blas comprend que la reine a reçu un faux message de sa part et qu'il s'agit du plan de don Salluste. Il la supplie de rentrer au palais. Don Salluste pénètre dans la pièce et menace la reine de l'accuser d'adultère, à moins qu'elle ne renonce au roi et à la couronne, et ne fuie Madrid avec le faux ministre. Ruy Blas refuse ce nouveau mensonge et révèle qu'il n'est qu'un valet. À bout et cherchant à protéger l'honneur de la reine, il tue don Salluste avec sa propre épée. Salluste mort, Ruy Blas répète à la reine qu'il l'aimait sincèrement. Voyant qu'elle refuse de lui pardonner son mensonge, il vide d'un trait la fiole de poison. Il meurt dans les bras de doña Maria qui lui pardonne enfin et l'appelle par son vrai nom.

Ruy Blas Mise En Scène De C. Schiaretti 2011

Dans sa mise en scène de Ruy Blas, Yves Beaunesne séduit par son parti-pris esthétique mais convainc moins en tirant la pièce vers le burlesque. Ah! la fameuse démesure hugolienne! L'exagération, l'hyperbole, la boursouflure même, Victor Hugo se les est permises, en grand génie qui sait que l'écriture est transgression. Dans ses pièces de théâtre, cela donne un mélange des genres difficile à mettre en scène, tant le sublime côtoie le rire, le lyrisme les calembours, et l'épique le mélodrame. Yves Beaunesne sait bien que cette histoire d'un « ver de terre amoureux d'une étoile », cette pièce où le laquais Ruy Blas se fait passer pour un grand d'Espagne sans savoir qu'il n'est que l'instrument de la vengeance de Don Salluste, peuvent se lire tout aussi bien comme « un conte de fée, un mélodrame, une tragédie sociale, un drame romantique ou une comédie avec ses scènes cultes que n'ont pas reniées Louis de Funès et Yves Montand ». Or sa mise en scène, créée cet été au château de Grignan dans le cadre des Fêtes nocturnes et donnée en ce moment au TGP, livre un curieux contraste.

Le franchement hugolien Jean-Christophe Quenon est un Don C e sar leonin, picaresque dans ses envolées, comme une bourrasque anarchiste soufflant sur la scène. Thierry Bosc est un Don Salluste sachant feindre l'insignifiance et la médiocrité pour mieux, dans l'ombre, activer la machinerie géniale de sa vengeance. Celui qui incarne sur scène Ruy Blas, le pendant de Don Cesar, son double inversé (homme du peuple accédant à la noblesse, idéaliste face au cynique de chair et de sang), ne lui est pas vraiment assorti. Hugo a voulu une sorte de gémellité oxymorique entre c es deux là, qui pousse Don Salluste à l'illumination machiavélique de les interchanger. Cette relation, tant physiquement que spirituellement, n'est pas flagrante. Cela affaiblit le rouage premier du quiproquo. François Deblock, Ruy Blas, ne brûle peut-être pas assez de cette incandescence interne, cette noblesse innée qui transcende sa condition. La complémentarité Ruy Blas/Don Cesar, comme il y a une complémentarité Christian/Cyrano, aurait pu être plus développée.

Ruy Blas Mise En Scène En Anglais

Distance comique et écart malicieux entre la figure et son interprète: nul n'est dupe de soi et s'emploie à jouer le jeu dans une fête rayonnante, un amusement concerté, en égrainant, comme en passant, des alexandrins foisonnants – la chanson du verbe. Les ministres portent des masques somptueux d'animaux – oiseaux, loups, lions… -, un portrait de groupe des démons de l'enfer, des figures de prédateurs – des fauves violents et à la fois, des hommes: une imagerie bestiale familière du sang versé. Un univers de fable, de conte, de bestiaire moyenâgeux quand l'effroi n'est pas loin. Pour le metteur en scène inspiré par le drame hugolien – son sublime et son grotesque – le climat de Ruy Blas est celui de la chasse, et le peuple est un lion à ennoblir.

Réaffirmant sa conception d'un théâtre vraiment populaire, le patron du Théâtre national populaire (TNP) de Villeurbanne, Christian Schiaretti, célèbre la réouverture de la Maison enfin rénovée avec une oeuvre mythique entre toutes: Ruy Blas, de Victor Hugo. Où notre barde national fait rimer lavandière avec bruyère, dans une oeuvre de propagande républicaine qui transforme un laquais en un modèle politique pour une noblesse espagnole avide et voleuse. Plantée dans le décor éblouissant de Rudy Sabounghi -une salle des pas perdus tapissée d'azulejos et transfigurée par la lumière-, la pièce déroule ses séductions romanesques au fil d'une mise en scène à la fois sobre et élégante. Excellent, Robin Renucci y est un Salluste coupant comme une épée face au charmant Ruy Blas du jeune Nicolas Gonzales. Jérôme Kircher fait merveille dans la drôlerie canaille et Isabelle Sadoyan, dans la canaillerie tout court. Malgré quelques fragilités, la troupe emporte la mise et le TNP est reparti en beauté.

Ruy Blas Mise En Scène

Crédit photo: Guy Delahaye. Ruy Blas de Victor Hugo, mise en scène de Yves Beaunesne. Dans l'édition de Patrick Berthier de Ruy Blas (Gallimard, Folio Théâtre, 2017), le préfacier parle du drame de Victor Hugo comme d'une intrigue plutôt simple. Ainsi la résume-t-il: un grand politicien espagnol, don Salluste, condamné à l'exil par la reine pour affaire de mœurs, utilise, pour se venger de l'humiliation, les services d'un de ses laquais, Ruy Blas, dont il connaît la passion secrète pour la souveraine. Sans expliquer la trame fumeuse ourdie, Salluste lui ordonne de feindre d'être Don César de Bazan et, sous cette identité – volée à un cousin de Salluste, connu comme vaurien sous le nom de Zafari -, de se faire aimer de la reine pour la compromettre. Ruy Blas, à la fois attiré et ébloui à l'idée d'approcher la femme tant aimée, et pris de compassion pour les malheurs politiques de l'Espagne, prend au sérieux son rôle. Sous l'admiration de sa protectrice, il entreprend de purger le pays de la corruption.

Si la pureté du plateau nu nimbé de lumières très travaillées, si les costumes flamboyants signés Jean-Daniel Vuillermoz imposent de superbes images, dignes parfois de tableaux de Vélazquez, ce parti-pris esthétique très sûr est contrebalancé par une direction d'acteurs nettement plus flottante. Corps désarticulés voire hystérisés Sans même parler d'une diction souvent précipitée, qui fait perdre la compréhension d'un bon tiers du texte même chez des comédiens chevronnés comme Thiery Bosc, les acteurs semblent perdus dans ce vaste plateau nu, où ils multiplient leurs pas sans réelle nécessité. Yves Beaunesne a manifestement choisi la démesure dans les effets comiques, n'hésitant pas à désarticuler les corps voire à les hystériser, mais il finit par faire tomber sa mise en scène dans le grotesque. Sa reine d'Espagne interprétée par Noémie Gantier détonne particulièrement, passant tout à trac des émois adolescents à un cocasse surprenant dans des scènes qui appelleraient plutôt le romantisme.

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