Ah, le temps de Brassens et de sa guitare! C'était encore le temps du "vivre ensemble" entre créants et mécréants: Je vis en bonne entente / avec le père Duval, la calotte chantante, / lui, le catéchumène, et moi, l'énergumène; / il me laisse dire merde, je lui laisse dire amen. Ce dernier couplet est extrait de "Les trompettes de la renommée". Qui sonnent si souvent pour des gloires usurpées.
LE TESTAMENT Paroles & Musique: Georges Brassens Intro: Fa# Fa#5+ Mibm Fa#5+ Fa# Si Do#7 Fa# Je serai triste comme un saule, Quand le Dieu qui partout me suit Fa#5+ Do#7 Fa# Me dira, la main sur l'épaule: « Va-t'en voir là-haut si j'y suis » Mibm Sib7 Alors du ciel et de la terre, Il me faudra faire mon deuil Si Sib7 Mibm Fa# Sib7 Mibm Do#7 Est-il encore debout le chêne, Ou le sapin de mon cercueil? S'il faut aller au cimetière, J'prendrai le chemin le plus long J'ferai la tombe buissonnière, J'quitterai la vie à reculons Tant pis si les croque-morts me grondent, Tant pis s'ils me croient fou à lier Je veux partir pour l'autre monde, Par le chemin des écoliers. Brassens je serai triste comme un saule definition. (bis) Avant d'aller conter fleurette, Aux belles âmes des damnés Je rêve d'encore une amourette, Je rêve d'encore m'enjuponner Encore une fois dire: « Je t'aime », Encore une fois perdre le nord En effeuillant le chrysanthème, Qui est la marguerite des morts. (bis) Mi La Ré Mi La Dieu veuille que ma veuve s'alarme, En enterrant son compagnon La7 Ré Et qu'pour lui faire verser des larmes, Il n'y ait pas besoin d'oignons Fa#m Do#7 Mi7 Qu'elle prenne en secondes noces, Un époux de mon acabit.
Y a des fois où le temps va bien avec. Le glauque, le vent et les rafales de pluie sordide. Crémation du père d'une collègue de taf, ce matin. Au matin. Aux Ulis. Putain da banlieue sud qui m'a toujours débecté. Le retard à la gare RER de Massy-Palaiseau, les putains de ronds-points dans lesquels on se paume fatalement, la zone industrielle et cette si gentille grosse dame noire à l'arrêt de bus qui nous indique la route du crématorium, là-bas, loin après le troisième rond-point. Une route à l'écart, à la Lynch, la pluie, l'autoroute en contrebas, le camp de gens du voyage juste après la pancarte "cimetière 'les oiseaux' - crématorium", espaces de relégation sociale, l'abject de la mise au loin, sous la pluie de rafales sordides. Brassens je serai triste comme un saule si. Parking désert, pyramides faussement ésotériques, la maigre famille est là, l'oncle venu de Montréal, la grand'mère et sa canne, les trois cousines de blanc et de collants vulgaires. Pas d'amis. Et nous. Quatre collègues. Que ça semble exceptionnel à la maman.
[Verse] C Je serai triste comme un saule F G C Quand le Dieu qui partout me suit Me dira, la main sur l'épaule: F G C "Va-t'en voir là -haut si j'y suis. " F C Alors, du ciel et de la terre Am E G Il me faudra faire mon deuil... C F E Est-il encor debout le chêne Am G C Ou le sapin de mon cercueil?
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