En effet, la réforme du droit de la commande publique française s'articule autour de deux ordonnances: l'ordonnance marchés publics de juillet 2015 et l'ordonnance n° 2016-65 du 29/01/2016, concessions publiques. Or, sauf à assimiler les « concessions » aux « délégations de service public » seules visées par l'article 432-14 du Code pénal – contorsion juridique quelque peu poussive –, le législateur sera amené à expressément reconnaître le délit de favoritisme en cas de non-respect du droit des concessions. Plus exactement, de « toutes » les concessions, tant celles couvertes par l'ordonnance de janvier 2016, que les « concessions d'aménagement » régies par le Code de l'urbanisme qui, à ce jour, échappent à la loi pénale. Le projet de loi « Sapin II », sur la transparence de la vie économique, qui doit être présenté en Conseil des ministres fin mars devrait, selon toute vraisemblance, intégrer la modification de l'article 432-14 … CABINET DUCOURAU & AVOCATS 9 Rue Boudet 33000 Bordeaux.
Rappelons-nous, d'autre part, que les juridictions répressives ont pu considérer que tombaient sous le coup de l'article 432-14 du code pénal certains manquements aux règles de publicité et de mise en concurrence non clairement et précisément énoncés par les textes mais découlant de l'interprétation des « principes généraux » [4] du droit de la commande publique, que sont l'égalité de traitement, la liberté d'accès et la transparence [5]. Cela étant, par un arrêt du 19 décembre 2019 [6], la Chambre criminelle de la Cour de cassation a considéré que cette disposition n'était ni contraire à la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen ni aux articles 34 et 37 de la Constitution dès lors, notamment, que le législateur a défini lui-même les caractéristiques essentielles du comportement fautif de nature à engager la responsabilité pénale. En outre, la modification textes applicables en matière de passation des marchés public n'est pas de nature à influer sur la définition du délit de favoritisme puisque, l'article 432-14 du code pénal, support légal de l'incrimination n'est pas modifié.
Sont donc concernées toutes les personnes intervenant dans le processus d'attribution d'un marché public: élus (locaux ou nationaux) ou agents publics, personnes privées, et mandataires de toutes ces personnes. Toute personne physique, dès lors qu'elle a eu une influence sur la décision, peut être complice de l'infraction, même si elle n'a pas la qualité requise pour être l'auteur de l'infraction. Peines encourues Le délit de favoritisme se prescrit par 3 ans à compter du jour où les faits ont pu être constatés dans des conditions permettant la poursuite de l'infraction. Ce délit est puni de 2 ans d'emprisonnement et 30 000 € d'amende. Peuvent s'y ajouter les peines complémentaires prévues à l'article 432-17 du Code pénal pour les délits d'atteinte à la probité et notamment: interdiction des droits civils, civiques et de famille pour une durée de 5 ans; interdiction d'exercer une fonction publique ou d'exercer une activité professionnelle ou sociale dans l'exercice ou à l'occasion de l'exercice de laquelle l'infraction a été commise.
Entrée en vigueur le 10 juillet 2004 7 textes citent l'article 0 Document parlementaire Aucun document parlementaire sur cet article. Doctrine propose ici les documents parlementaires sur les articles modifiés par les lois à partir de la XVe législature.
Sitemap | wwropasx.ru, 2024